Jeanne d'Arc - Cathédrale d'Orléans

Ce vitrail, réalisé par l'artiste français Pierre Carron en 2000, orne la lancette sud de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, édifice gothique s'étendant du XIIIe au XIXe siècle. Cet ajout moderne, baigné de lumière, célèbre la figure héroïque de Jeanne d'Arc, sainte patronne vénérée de la ville et symbole de fierté nationale. Carron, réputé pour sa fusion des techniques traditionnelles du vitrail et d'une inspiration abstraite contemporaine, utilise des couches de verre ancien, de colorant argenté et de peinture émaillée pour conférer à l'œuvre une profondeur émotionnelle, harmonisant ainsi les racines médiévales de la cathédrale avec une vision du XXIe siècle.
Dans le cadre historique de la cathédrale d'Orléans, reconstruite après les ravages huguenots du XVIe siècle, ce vitrail rend hommage à Jeanne d'Arc, qui libéra la ville du siège anglais en 1429. Commandé pour les célébrations du millénaire, il s'inspire des Vigiles du Roi Charles VII, manuscrit du XVe siècle, et relate ses visions divines et son martyre. Installé lors d'une restauration, il témoigne de la dévotion indéfectible de la France envers Jeanne, canonisée en 1920, et du statut de la cathédrale comme lieu de pèlerinage.
Haut et voûté, le vitrail s'étend sur environ 4,5 à 6 mètres. Sa composition est divisée en trois registres encadrés d'une délicate dentelle gothique ornée de bordures rouges et bleues. Des nuances vibrantes de bleus frais, symbolisant l'espoir, et de rouges flamboyants, évoquant son épreuve, dominent le verre métallisé, tandis que des reflets argentés scintillent de mille feux. Le registre supérieur dévoile une voûte céleste où une mandorle rayonnante, illuminée d'un soleil doré, abrite des visages angéliques sereins, vêtus de blanc et d'or, aux ailes déployées. En son centre, une colombe auréolée ou un chérubin, représentant le Saint-Esprit ou saint Michel Archange, guide céleste de Jeanne, projette une douce présence.
Au registre central, Jeanne apparaît comme une figure imposante, revêtue d'une armure d'argent et de bleu, chevauchant un cheval blanc cabré au milieu de flammes tourbillonnantes et de bannières flottantes. Sa bannière, une vaste étendue blanche ornée de fleurs de lys dorées et de l'inscription « Jesus Maria » en caractères gothiques, ondule avec une énergie dynamique, ses bords teintés de rouge et de bleu, écho aux couleurs royales françaises et au sang de son sacrifice. Les rouges flamboyants qui colorent la scène mêlent son triomphe à Orléans au bûcher tragique de Rouen en 1431. Plus bas, le registre inférieur ancre la composition avec des vagues ou des champs stylisés verts et bleus, parsemés de croix ou de lys discrets qui évoquent la pureté et la royauté française, tandis que des inscriptions subtiles comme « Orléans 1429 » ou des phrases latines de son procès ancrent le récit.