La splendeur des vitraux médiévaux et renaissants de la France représente l’un des plus hauts accomplissements de l’art chrétien — une union parfaite de l’architecture, de la théologie et du savoir-faire artisanal. Pourtant, cette tradition séculaire fut presque anéantie par les bouleversements politiques et spirituels de la Révolution française. Ce qui avait jadis incarné l’harmonie de la foi et de la monarchie fut désormais perçu comme un symbole de l’Ancien Régime : des milliers de verrières furent brisées, démontées ou dispersées, et l’art du maître-verrier sembla voué à disparaître.

Pendant près d’un demi-siècle, les cathédrales de France demeurèrent comme des coquilles de pierre muettes, leurs ouvertures privées de lumière. Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle que l’on assista à un véritable acte de résurrection culturelle. Des érudits, des architectes et des artistes — animés par l’idéalisme romantique et l’archéologie gothique — entreprirent non seulement de restaurer les édifices, mais aussi de réinventer le langage même de la lumière. De cette redécouverte naquit une nouvelle tradition, qui allait réimaginer le vitrail pour l’époque moderne tout en préservant la continuité spirituelle de l’art médiéval.