Ascension, Descente aux enfers

1501
Ascension, Descente aux enfers
 

Ces panneaux appartiennent à la verrière du Magnificat (1501) conservée dans le transept nord du prieuré de Great Malvern et illustrent un enchaînement cohérent de thèmes liés au jugement, à la victoire sur le mal, à l’élévation du Christ et à la rédemption de l’humanité, fondamentaux dans la théologie du salut à la fin du Moyen Âge.

 

Archange St Michel

Dans le panneau supérieur gauche, l’archange saint Michel est représenté brandissant une épée et terrassant un démon. Cette image, issue de la tradition apocalyptique, symbolise la justice divine et le triomphe du bien sur le mal. Le dynamisme de la figure, la diagonale marquée de l’arme et la posture convulsive du démon confèrent à la scène une intensité dramatique qui renforce sa portée morale au sein du programme iconographique.  Le panneau inférieur gauche est aujourd’hui très fragmentaire. Si le sujet original n’est plus identifiable avec certitude, les éléments subsistants témoignent de la richesse narrative initiale de la composition. Son état lacunaire illustre les nombreuses pertes subies par la verrière au fil des siècles.

 

Ascension Décente aux l'enfers

 

Dans le panneau supérieur droit, le Christ est représenté lors de l’Ascension, s’élevant vers le ciel au milieu des nuées et entouré d’anges. La composition met fortement l’accent sur le mouvement vertical, guidant le regard du registre terrestre vers la sphère céleste et répondant visuellement à la scène de combat eschatologique située en vis-à-vis.

Le panneau inférieur droit figure la Descente aux enfers (ou Harrowing of Hell). Adam et Ève y apparaissent assis dans l’attente de leur délivrance, dans une attitude calme et méditative. Cette scène complète le cycle salvifique, en opposant à la chute originelle la promesse de rédemption rendue possible par la victoire du Christ sur la mort.

Pris ensemble, ces panneaux témoignent de la cohérence intellectuelle et théologique du programme original de la verrière du Magnificat. Malgré les pertes et les restaurations, ils conservent une lisibilité doctrinale forte, intégrant figures de l’Ancien Testament, épisodes du Nouveau Testament et imagerie apocalyptique dans une narration unifiée. Ils constituent un exemple remarquable du vitrail anglais de la fin du Moyen Âge, à la veille de la Réforme.