William de Roos - Bottesford Leicestershire.

Le tombeau de William de Roos, 6e baron Roos, se trouve dans l'église Sainte-Marie-la-Vierge de Bottesford, dans le Leicestershire.
Roos était un des serviteurs de Jean de Gand et l'accompagna lors de ses voyages à l'étranger. Il fut parmi les premiers à rejoindre Henri Bollingbroke dès son arrivée en Angleterre pour déposer Richard II, amenant une importante suite de partisans dans l'armée d'Henri. Il était aux côtés d'Henri lorsque Richard abdiqua et quand Henri fut proclamé roi. De 1403 à 1404, William de Roos occupa la charge de Lord Trésorier d'Angleterre sous Henri IV. Il fut fait chevalier de l'Ordre de la Jarretière en 1404.
Ce tombeau en albâtre finement sculpté commémore William de Ros (également orthographié Roos), 6e baron Ros de Helmsley (vers 1368-1414), un noble lancastrien de premier plan, soldat et haut fonctionnaire royal, qui fut Lord Trésorier d'Angleterre sous Henri IV. Érigé au début du XVe siècle, peu après sa mort le 1er novembre 1414, ce tombeau se trouve dans le chœur de l'église Sainte-Marie-la-Vierge de Bottesford, dans le Leicestershire, au sein des domaines de la famille de Ros, centrés autour du château de Belvoir (où Guillaume fut initialement inhumé). L'effigie fait partie d'un tombeau funéraire du XVe siècle plus imposant, placé à droite du maître-autel, parmi d'autres monuments funéraires de la famille de Ros, témoignant des liens historiques de la baronnie avec la région depuis le XIIIe siècle.
Le tombeau présente une effigie gisante du baron, reposant sur un coffre rectangulaire en pierre, caractéristique de l'art funéraire médiéval anglais de haut rang de l'époque. Le coffre lui-même est orné d'éléments architecturaux gothiques, notamment des arcs en ogive et peut-être des écussons héraldiques ou des figures de pleureuses, bien que les parties visibles mettent l'accent sur l'effigie. L'architecture du chœur, avec ses arcs brisés et ses voûtes d'ogives, s'harmonise avec le style gothique du monument, créant une atmosphère intime et tamisée, semblable à celle d'une chapelle, renforcée par une grille en fer forgé. L'albâtre, matériau prisé pour sa surface lisse et lumineuse, permet une grande finesse de détails, rendant compte des textures des armures et des étoffes, bien que le temps et les intempéries aient conféré à la pierre une douce patine grise.
L'effigie grandeur nature représente Guillaume de Ros en armure équestre complète, allongé dans un repos éternel, la tête posée sur un grand heaume et les pieds sur une bête héraldique – probablement un lion ou un loup (symbole des armoiries des de Ros : trois bougainvillées de gueules). Sa pose, digne et empreinte de prière, les mains jointes à hauteur de poitrine, paumes jointes en supplication, évoque la piété au sein de la prouesse martiale.
Sa tête repose sur un heaume incliné orné d'un paon (emblème de la famille de Ros, symbole de beauté et de vigilance). Son visage, sculpté avec une expression sévère et une barbe, les yeux clos et une fine moustache, traduit la détermination. Il porte un chaperon (coiffe distinguée en forme de capuche) drapé sur le heaume, dont la longue frange retombe de chaque côté de son visage, ajoutant une touche d'élégance civile.
La figurine est vêtue d'un costume hybride de la fin du XIVe/début du XVe siècle, mêlant cotte de mailles et armure de plaques pour plus de réalisme. Une coiffe de mailles ajustée couvre son cou et ses épaules sous des épaulières et des brassards articulés. Le torse est protégé par une cuirasse par-dessus un surcot ou un jupon orné d'éléments héraldiques, tandis que des cuissards et des sabatons protègent ses jambes. Une ceinture d'épée, à laquelle est pend une épée large dans son fourreau, est fixée bas sur ses hanches. Le fourreau est orné d'une texture imitant le bois et d'une chape métallique. Autour de son cou se trouve le collier SS orné, une chaîne en or à maillons en forme de S, symbole de loyauté envers les Lancastriens (institué par Henri IV, que de Ros soutint lors de la déposition de Richard II en 1399). Sur son genou gauche repose l'insigne de la Jarretière, un ruban bleu foncé entourant la devise « Honi soit qui mal y pense », attestant de son appartenance à l'Ordre de la Jarretière, un honneur rare pour un baron de son époque.
Cette effigie illustre la transition entre les figures funéraires rigides et colonnaires du XIVe siècle et les portraits plus naturalistes et individualisés du XVe siècle, probablement réalisés par un atelier d'albâtre renommé de Nottingham. Elle honore non seulement l'héritage chevaleresque et politique de de Ros — y compris son rôle dans les commissions royales et le prélude à la guerre des Roses — mais sert également de point de repère familial dans une église remplie de monuments de Ros/Manners plus récents, soulignant le rôle de Bottesford en tant que nécropole dynastique.
