Tombeau des Enfants de France - Cathédrale de Tours
 
      
    
    
Le Tombeau des Enfants de France est traditionnellement attribué à Michel Colombe (vers 1430-1515), l'un des plus grands sculpteurs français de la fin du gothique et du début de la Renaissance. Il est largement considéré comme l'une de ses œuvres les plus émouvantes et raffinées, incarnant la fusion de la spiritualité gothique française et de l'humanisme de la Renaissance qui a marqué le tournant du XVIe siècle. Réalisé en marbre blanc immaculé, il représente deux enfants royaux gisant côte à côte dans un repos éternel, le visage serein, les mains jointes en prière. Les figures reposent sur un sarcophage richement sculpté, leurs formes menues rendues avec une extraordinaire délicatesse qui transforme la douleur en grâce.

La main du sculpteur révèle une sensibilité raffinée aux textures : le drapé souple des robes ondule en plis doux et rythmés, les doublures de fourrure sont parsemées de délicates queues d'hermine, et les couronnes et voiles finement ouvragés expriment une majesté sereine, digne de leur rang. Quatre anges, agenouillés aux angles du tombeau, leurs visages juvéniles inclinés en signe de révérence, soutiennent des coussins ou élèvent leurs prières vers le ciel – symboles de la protection divine et de l'innocence.
Cet ensemble, créé au début du XVIe siècle et conservé dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours, est l'une des expressions les plus poignantes de la piété de la Renaissance et du deuil royal. Il commémore les enfants disparus du roi Charles VIII et d'Anne de Bretagne, Charles-Orland, dauphin de France (mort à l'âge de 3 ans), et Charles, duc de Berry (mort à l'âge de moins d'un mois). Par son naturalisme serein et son émotion contenue, il fait le lien entre l'idéal gothique de transcendance et la quête de la beauté humaine propre à la Renaissance.

The tomb’s compositional harmony, the gentle tilt of the children’s heads, the symmetrical arrangement of the angels, the quiet dialogue between grief and repose, imbues the monument with a lyrical stillness. It is less a display of royal pomp than a meditation on mortality, childhood, and the fragile continuity of dynastic hope, rendered with a sculptural tenderness that makes it one of the most touching funerary monuments in French art.
